14 avril 2021: Et si le burn-out était au travail, ce que le divorce est au mariage ?

Luc Ferry De l'amour

Et si le burn-out était au travail, ce que le divorce est au mariage ?

 

Historiquement, il n’y pas encore si longtemps, on devenait notaire parce que papa l’était, ou encore pour reprendre les paroles de Jacques Brel « qui seront pharmaciens parce que papa ne l’était pas » (Rosa).

 

Dans son livre, De l’amour, une philosophie pour le XXIe siècle,

https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/philosophie/de-l-amour_9782738130808.php

Luc Ferry, nous rappelle trois vérités historiques. D’abord, au moyen-âge, le mariage d’amour n’existe pas (ou très peu). Ensuite, on ne se marie pas, on est marié (très souvent). Et enfin, le capitalisme moderne va permettre d’inventer la famille moderne et le mariage d’amour.

Il est clair que les différentes révolutions (révolution industrielle, révolution sexuelle, mai 68 …) ont changé la donne, et ont fait émerger un nouvel ordre social (le salariat) et familial (l’amour).

Il nous rappelle également que Montaigne « avait conscience du fait que de fonder le mariage sur l’amour seul, comme nous le faisons aujourd’hui, c’est prendre le risque du divorce et de la séparation ». Ni jalousie, ni de divorce, s’il n’y a pas d’amour.

 

Quel rapport avec le travail et le burn-out, me diriez-vous ?

Comme je l’évoque dans mon livre, Trois burn-out, sinon rien !,

https://www.fr.fnac.be/a13237160/Victor-De-Bock-Trois-burn-out-sinon-rien

que ce soit dans l’amour ou dans le travail, l’homme – ou la femme -passionné n’a pas l’impression de devoir. Ni devoir conjugal dans l’un, ni devoir professionnel dans l’autre.

Celui qui a choisi son travail, qui l’aime et en est passionné, quels risques encoure-t-il ? Est-ce que le burn-out ne l’attend pas au tournant ?  Est-ce que les choses n’étaient pas plus simples avant ? Fils d’aristocrate, de bourgeois, de médecin … et d’ouvrier n’avaient pas trop de questions à se poser. Comme souvent on le dit, poser la question, c’est déjà y répondre. Mais alors il faut bien se résoudre à accepter d’en payer le prix ; celui de la liberté.

 

Amour-passion-travail …

Est-ce que le triptyque amour-passion-travail (aimer et être passionné par son travail)  présente les mêmes caractéristiques que le triptyque amour-passion-mariage ? Faut-il nécessairement que cela tourne au divorce quand cela se passe mal ?

Heureusement, pour que cela se passe mieux, on a inventé le divorce par consentement mutuel. A quand le burn-out par consentement mutuel ?

Toute situation de burn-out est difficile, et donne un sentiment d’échec, tant pour l’employé que pour l’employeur. Jusqu’à présent, aucune véritable solution à ce fléau ne semble avoir été trouvée. Faudra-t-il supprimer le salariat, instaurer un revenu universel, être encore plus créatif ou attendre la prochaine révolution ?

 

Pour un peu relativiser les choses, et alors que le salariat n’existait pas, Marc Aurèle se dit dans ses Pensées : « D’autres hommes ont aimé leur métier au point de se consumer au travail, ne prenant le temps ni de se baigner ne de manger (…) tous, en proie à leur passion, pensent moins à manger et à dormir qu’à l’accroissement de ce qu’ils recherchent ».

Comme quoi rien n’aurait vraiment changé à travers les siècles ?

 

A bon entendeur salut,

A mercredi prochain.

 

#burnout  #management  #philosophie  #ressorceshumaines     

Victor de Bock

 

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