26 mai 2021: La crise de la Covid-19 peut-elle sauver le capitalisme ?

Bullshit Jobs David Greaber

La crise de la Covid-19 peut-elle sauver le capitalisme ?

 

La question mériterait peut-être d’être posée à David Greaber, anthropologue, économiste, professeur à la London School of Economics, et célèbre auteur de l’ouvrage Bullshit Jobs (2018).

 

http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Bullshit_Jobs-546-1-1-0-1.html

 

A la croisée des chemins ?

 

Pour rappel, un « bullshit job », en français à un « job à la con »,  est une forme d’emploi rémunéré qui est si totalement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence.

Trois constats & une conclusion :

– à en croire l’anthropologue, près de 40% de nos emplois sont concerné par le phénomène de bullshit jobs.

– près de 10% de la population active est en maladie de longue durée (burn-out, dépression …), et   

– de plus en plus de personnes se posent la question du sens de leur travail,

– alors, on ne peut que croire que nous sommes à la croisée des chemins !

 

Fin d’une féodalité managériale ?

 

Comme le démontre parfaitement David Greaber, la féodalité managériale s’apparente à la féodalité classique ; et qu’il n’y aurait que  les libertariens doctrinaires et les marxistes orthodoxes pour croire « qu’il n’ est pas possible que les jobs à la con saturent notre économie, et qu’il s’agit d’une illusion ». Pourquoi une entreprise engagerait-elle ou garderait-elle des salariés qui ne servent à rien ?

Mais « dans un système de type féodal, où les considérations politiques et économiques sont entremêlées, ce genre de comportement n’a rien d’aberrant », nous dit-il.

Cela risque d’être encore amplifié par le rôle des banques centrales et des gouvernements suite à la crise de la Covid-19.

Et si tout à coup, entreprises et politiques trouveraient un terrain d’entente ?

Si les entreprises regardaient à la loupe les cinq catégories de job à la con en leur sein (les larbins, les porte-flingue, les rafistoleurs, les cocheurs de cases et les petits chefs) ? Elles ne garderaient que les jobs utiles à maximiser leur profit. Tous les jobs auraient au moins un sens, un sens économique (ce qui ne règlerait pas le sens des valeurs ou le sens social du travail).

Si les gouvernements faisaient la même chose avec leur administration ?

L’économie retrouverait-elle son cercle vertueux de l’efficience économique si chère aux économistes classiques que l’entente keynésienne (accord tacite entre employeurs, travailleurs et gouvernements) aurait perverti ?

 

Un revenu universel ?

 

Bref, plus de prospérité, plus de profit, moins de burn-out ?

Il ne resterait plus qu’une question : et tout cela, à quel prix ?

Car, en bon économiste, je dois bien me dire « il n’y a pas de free lunch ».

Et pourquoi pas le revenu universel ou le revenu de base ?

Comme nous le répète David Greaber, les gens veulent faire quelque chose, mais certainement pas de jobs à la con.

Et si de tous ces gens, sortait un Einstein, un Shakespeare ou un Lennon ?  Toute la société aurait à y gagner, nous dit-il.

 

Je vous l’avoue, c’est une chronique de déconfinement, mais cela fait du bien.

 

A bon entendeur salut,

A mercredi prochain.    

 

#management #bullshitjobs #travail #anthropologie #philosophie #burnout #stress #economie #ressourceshumaines

Victor de Bock

 

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